Prévisions de baisse pour le marché de l’occasion
Les experts économiques anticipent une diminution notable du marché de l’occasion, conséquence directe de plusieurs facteurs convergents. D’une part, l’inflation persistante réduit le pouvoir d’achat des consommateurs, les poussant à différer leurs dépenses non essentielles. D’autre part, l’amélioration des chaînes d’approvisionnement permet une disponibilité accrue des produits neufs à des prix compétitifs, détournant ainsi les acheteurs potentiels du secteur de la seconde main.
La montée en puissance des plateformes de location et de partage modifie les habitudes de consommation, offrant des alternatives économiques et flexibles à l’achat. Dans ce contexte, les acteurs du marché de l’occasion doivent repenser leurs stratégies pour s’adapter à une demande en mutation.
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Plan de l'article
Un fléchissement des transactions
Les prévisions pour le marché de l’occasion en France montrent un fléchissement des transactions. Selon les données d’Autobiz, présidé par Emmanuel Labi et mentionné dans Le Journal de l’Automobile, les stocks de voitures d’occasion chez les professionnels sont en baisse. Cette tendance devrait se poursuivre, avec une prévision d’une réduction du marché global des voitures d’occasion entre 4,7 et 5,1 millions de véhicules d’ici 2025.
Statistiques et tendances actuelles
- En 2024, le marché des voitures d’occasion en France a connu une hausse de 3 % des immatriculations par rapport à 2023.
- Les voitures de plus de huit ans représentent plus de la moitié des immatriculations en 2024.
La dynamique actuelle révèle une évolution contrastée : alors que les immatriculations de voitures neuves peinent à retrouver leur niveau pré-pandémie, celles des véhicules d’occasion, notamment les plus anciens, continuent de croître.
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Conséquences pour les professionnels
Pour les professionnels du secteur, cette contraction du marché implique une adaptation rapide. Les concessions et les plateformes de vente doivent ajuster leurs stocks et leurs stratégies de prix pour rester compétitives. Le déséquilibre entre l’offre et la demande pourrait toutefois entraîner une remontée des prix, comme l’anticipe Autobiz.
Les acteurs du marché de l’occasion doivent aussi être attentifs aux nouvelles réglementations et aux évolutions de la demande, notamment la transition énergétique et l’attrait croissant pour les véhicules électriques, afin de naviguer dans ce paysage en mutation.
Les facteurs influençant la baisse des prix
Le marché de l’occasion en France est soumis à diverses influences qui façonnent les tendances actuelles. Parmi les principaux acteurs, Autobiz anticipe une remontée des prix des voitures d’occasion en raison du déséquilibre de l’offre. Toutefois, plusieurs facteurs viennent contrebalancer cette dynamique.
Évolution des préférences des acheteurs
- Les véhicules de plus de huit ans sont en forte demande, notamment sur des plateformes comme Le Bon Coin.
- Les modèles les plus recherchés en 2024 incluent la Renault Clio, la Volkswagen Golf et la BMW Série 3.
Cette appétence pour les véhicules plus anciens pourrait contribuer à une pression à la baisse sur les prix, malgré une offre limitée.
Impact des réglementations et tendances économiques
Les contraintes réglementaires, notamment celles liées aux normes environnementales, influencent aussi le marché. Les véhicules thermiques anciens, bien que moins coûteux, pourraient devenir moins attractifs face à la montée des préoccupations environnementales et aux incitations pour les véhicules électriques.
Transition vers les véhicules électriques
La transition énergétique modifie le paysage du marché de l’occasion. Selon Autobiz, les voitures électriques d’occasion (BEV) sont 22 % plus chères que leurs équivalents thermiques et mettent 32 % plus de temps à être vendues. Cette lenteur pourrait inverser la tendance à la baisse des prix des véhicules thermiques, créant une pression concurrentielle accrue entre les deux segments.
Les perspectives pour les véhicules électriques
La transition vers les véhicules électriques (BEV) représente un enjeu majeur pour le marché de l’occasion. Selon Autobiz, les voitures électriques d’occasion ne seront pas impactées par l’inflation, mais elles demeurent 22 % plus chères que leurs équivalents thermiques. Cette différence de prix pourrait freiner l’adoption massive des BEV sur le marché de l’occasion.
Temps de vente allongé
- Les voitures électriques d’occasion prennent 32 % de temps supplémentaire pour être vendues par rapport aux véhicules thermiques.
Ce constat souligne une hésitation persistante des consommateurs face aux BEV, malgré les avantages environnementaux et les incitations gouvernementales.
Évolution des stocks et des ventes
- Autobiz prévoit une baisse du marché global des voitures d’occasion entre 4,7 et 5,1 millions de véhicules en 2025.
- Les voitures de plus de huit ans représentent plus de la moitié des immatriculations en 2024.
La demande pour des véhicules plus anciens et moins coûteux pourrait ralentir la transition vers les BEV, d’autant plus que ces derniers nécessitent des investissements initiaux plus élevés.
Il reste à voir comment les dynamiques du marché évolueront à mesure que les réglementations environnementales se durcissent et que les consommateurs deviennent plus attentifs à leur empreinte carbone. La lenteur de vente des BEV sur le marché de l’occasion pourrait cependant inciter les acteurs du secteur à revoir leurs stratégies de prix et de promotion pour ces véhicules.